Biberonnés à l’injonction ‘’toujours plus et mieux’’ et soumis à une concurrence de plus en plus rude, nombre de milléniaux tombent dans le piège du perfectionnisme.
Ils cherchent en permanence à se dépasser, à perfectionner leurs notes, à obtenir de meilleurs résultats que leurs collègues, à être majors de promo…. Et ces attentes de très élevées, parfois irréalistes, peuvent avoir d’importantes répercussions sur leur santé mentale et physique, que nous ne devons pas ignorer.
Ce désir irrésistible d’être parfait et ultraperformant en tout temps et dans toutes les sphères de sa vie -que notre société véhicule en permanence et dont elle est responsable-, conduit, en effet, les jeunes à s’épuiser et à diminuer leur niveau d’estime et de confiance en soi.
Pour rappel, le perfectionnisme est la tendance à vouloir faire tout avec un souci exagéré de la perfection. Ce caractère exagéré pousse, en pratique, les perfectionnistes dans leurs retranchements : ils se perdent dans les détails, reviennent encore et encore sur leur production, peuvent procrastiner, sont leur pire critique et sont tétanisés à l’idée d’échouer comme si toute leur vie en dépendait. Certains étudiants se nourrissent peu ou mal pour rendre ‘’le devoir parfait’’. D’autres développent, au quotidien, stress, insomnie, anxiété, pouvant aller jusqu’au burnout et pensées suicidaires. Ces étudiants pourront conserver cette pression des années durant après, comme une piqûre qui leur rappellera qu’ils ne sont jamais assez parfaits.
Alors si on déconstruisait l’idée que perfectionnisme rime avec excellence et réussite ? Les recherches scientifiques menées sur le perfectionnisme montrent que derrière cette volonté d’être parfaits, les jeunes veulent surtout bénéficier de la meilleure éducation, être reconnus socialement, réaliser de grands objectifs de carrière… bref, (avoir l’illusion) de réussir leur vie !
Mais »réussir sa vie » doit-il se faire au détriment de sa santé ? Et que signifie ‘’réussir sa vie’’ ? L’apprentissage, les études, la carrière, la vie en général, ne sont pas des parcours linéaires dont il faut parfaitement cocher toutes les cases dans le bon ordre. Combien d’adultes ont ‘’réussi’’ sans le bon diplôme, sans diplôme ou en ayant suivi une reconversion professionnelle ? Douter, apprendre, se tromper, recommencer, réessayer, faire des pauses, prendre soin de soi, sont inévitables et nécessaires pour chacun d’entre nous. Ces actions nous offrent prise de recul et connaissance de soi, elles nous permettent de nous détacher du regard des autres et de notre propre jugement, pour être nous-mêmes… parfaitement imparfaits et en bonne santé !