Comment le perfectionnisme peut contribuer au mal-être au travail

Comment le perfectionnisme peut contribuer au mal-être au travail

Cet article est la retranscription de l’épisode 9 du Podcast « Parfaitement imparfaits ».

INTRODUCTION

« Chère Madame, je voudrais vous informer que. Non, Madame Duchemin. Non plus, Chère Catherine. Bonjour, Madame Catherine Duchemin.« 

Je ne sais pas pour vous, mais moi, j’ai souvent passé beaucoup de mon temps de travail à écrire, réécrire des mails, choisissant avec une très grande précision mes mots pour finalement envoyer un mail qui ne me satisfasse pas à 100%. Comme souvent, je me perdais dans les détails et des tâches sans véritable valeur ajoutée et je visais la perfection pour peu de résultats, comparativement à l’investissement fourni. Je me sentais épuisée et frustrée.

Les travers des perfectionnistes au travail

C’est pourquoi j’ai envie de commencer ce 9e épisode de podcast par une citation attribuée à Bill Gates : « Quand j’ai une tâche importante à donner, je la donne toujours à des personnes paresseuses. Parce qu’elles trouvent des solutions plus rapidement que les perfectionnistes. Elles vont à l’essentiel. » Cette citation est provocatrice, mais elle souligne un aspect important. Les perfectionnistes ont du mal à aller à l’essentiel, à gérer les imprévus et à trouver des solutions efficaces. Au lieu de cela, nous nous attardons sur des détails insignifiants et nous nous mettons une pression excessive.

Or, dans une société où le chômage est élevé et la concurrence féroce, les perfectionnistes peuvent sembler être des employés exemplaires. En réalité, être perfectionniste peut contribuer au mal-être au travail et aboutir à des situations de dépression et de burnout.

En effet, les perfectionnistes ont tendance à travailler au-delà de leur temps de travail contractuel pour terminer une tâche ou s’assurer que le résultat final soit parfait. Ils vont déjeuner sur le pouce, devant leur ordinateur ou ne pas manger tout court. Ils s’épuisent beaucoup, ne prennent pas soin d’eux-mêmes et sont particulièrement préoccupés par le regard des autres. Cela peut entraîner de l’anxiété, du stress et une perte de confiance en soi.

Les perfectionnistes sont très méticuleux dans la réalisation de leurs tâches, en vérifiant plusieurs fois les détails et en apportant des modifications jusqu’à être parfaitement satisfaits du résultat. Ils préfèrent utiliser leur propre méthode, même si elle n’est pas optimale, car ils la maîtrisent et peuvent douter de ce que les autres font. Pour montrer qu’ils sont des personnes fiables et qualifiées, qui réussissent, ils ont une propension à accumuler les tâches en même temps. Mais, concrètement, les dossiers s’accumulent et ils risquent de ne pas atteindre leurs échéances. Ils se bloquent car il ne leur reste plus assez de temps et ils ont l’impression d’être moins compétents.

Déléguer des tâches peut être particulièrement difficile pour les perfectionnistes, car ils ont peur que le travail ne soit pas effectué selon leurs normes élevées. Cela conduit également souvent à une surcharge de travail et à un contrôle excessif, ce qui peut nuire aux relations avec les collègues et entraîner un épuisement professionnel. Les perfectionnistes sont, en effet, très attentifs aux commentaires et aux critiques de leurs collègues et de leur manager afin d’améliorer constamment leur travail et d’atteindre la perfection dans leurs tâches professionnelles.

Enfin, les perfectionnistes peuvent être très exigeants vis-à-vis de leurs collègues, notamment s’ils sont managers. Ils veulent garder le contrôle de tout. Ils sont souvent mécontents, stressés et redoublent d’efforts. Ils attendent toujours plus ou mieux et donnent le mauvais exemple en envoyant des e-mails et en attendant des réponses le soir et le week-end. Ils montrent peu de respect pour l’équilibre vie privée-vie professionnelle des employés.

Préserver son bien être au travail en étant moins perfectionniste

Alors, comment pouvons-nous mieux gérer notre perfectionnisme au travail pour préserver notre bien-être ?

Tout d’abord, il est important de reconnaître nos croyances et nos attentes perfectionnistes. Avez-vous vraiment besoin d’être parfait pour obtenir la promotion que vous convoitez, pour faire carrière ou tout simplement être apprécié par votre patron ? Votre entreprise a-t-elle vraiment les mêmes attentes que vous ? Contrairement à ce que l’on peut penser, l’entreprise attend un niveau de satisfaction qui représente souvent 80% du notre.

Ensuite, redéfinissez des objectifs réalistes et réalisables au travail. Prenez en compte vos ressources, vos contraintes de temps et vos priorités. Que dit votre fiche de poste quant à vos fonctions, à votre rôle, à vos objectifs mensuels ou annuels ? Qu’est- ce que votre client ou votre N+1 attend de vous ? Identifiez les étapes concrètes pour atteindre ces objectifs et vous fixer des délais réalistes. Cela vous permettra de réduire la pression excessive et de favoriser une approche plus équilibrée du travail. Si vous avez l’habitude de relire cinq fois un e-mail avant de l’envoyer à un client, ne le faites plus que deux fois et envoyez-le en l’état, le monde ne devrait pas s’écrouler. Qu’est-ce qui est vraiment important et urgent ? Fixez-vous des délais raisonnables et concentrez-vous sur l’essentiel. Apprenez à vous satisfaire de résultats satisfaisants plutôt que de rechercher la perfection absolue.

Enfin, je vous invite à pratiquer la pleine conscience et à vous observer dans vos fonctionnements de travail. Prenez des moments pour vous recentrer, respirer profondément et vous détendre. Observez vos pensées et vos émotions sans les juger. Cultivez la bienveillance envers vous-même et reconnaissez vos efforts et vos progrès, même s’ils ne sont pas parfaits. Prenez particulièrement quelques minutes chaque jour pour vous concentrer pleinement sur les tâches présentes, en accordant une attention particulière aux sensations, aux émotions et aux pensées qui émergent. Cela vous aidera à rester ancrés dans le moment présent et à réduire votre stress lié aux préoccupations passées ou futures. Vous pouvez également vous poser les questions suivantes : Vous sentez-vous régulièrement fatigué ? Avez-vous du plaisir à aller travailler ? A quelle heure arrivez-vous et partez-vous de votre lieu de travail ? Faites-vous partie des derniers à partir ? Si oui, pourquoi ? Est-ce que cela vous convient vraiment ? Vous reposez-vous vraiment le week-end ? Si vous avez répondu oui à plusieurs de ces questions, vous pourriez réorganiser votre temps de travail, en vous astreignant, par exemple, à faire des pauses régulières tout au long de votre journée de travail, en respectant vos horaires de travail, en coupant vos notifications professionnelles le soir, en vous astreignant à emporter de moins en moins de travail à finir chez vous.

CONCLUSION

Nous arrivons à la fin de cet épisode. Pour conclure, prenez soin de votre bien-être. Ceci est fondamental pour améliorer la qualité de vie au travail et les conditions de travail.

Pour résumer cet épisode, voici les trois points clés à retenir pour être moins perfectionniste au travail et préserver notre bien-être au travail : 1) identifier nos croyances, 2) redéfinir des objectifs réalistes au travail ; 3) pratiquer la pleine conscience.

Dans le prochain épisode, nous parlerons des injonctions aux corps parfaits.

Si vous souhaitez vous faire accompagner pour être moins perfectionniste dans votre vie professionnelle et personnelle, n’hésitez pas à rejoindre mon programme de coaching « Be a confident perfectionnist ».

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